Un projet innovant, c’est un projet qui prend du temps : du temps de recherche, du temps de maturation, du temps de validation.

C’est toute une histoire, l’histoire d’un homme méthodique et persévérant. De fil en aiguille, ça devient une aventure, l’aventure de la création d’entreprise, de la création d’une innovation et d’une niche sur un marché mondial. L’aventure de toute une équipe aussi.

HPE Ingredients est un projet innovant né d’un travail de 5 ans, mené par Pascal Drevet, professionnel de l’agroalimentaire depuis 1984 :

De l’idée au projet

2010

Pascal Drevet est consultant en management au sein d’un cabinet conseil à Caen, depuis 2002, après un parcours dans le marketing et commercial des Industries Agro-Alimentaires (IAA), depuis 1984.

En 2010, jeune quinqua, il envisage alors son étape suivante : il commence à réfléchir à la reprise d’une IAA.

Il participe à une formation de la CCI de Caen : le fameux stage « 5 jours pour entreprendre ».

Des rencontres et des discussions s’en suivent.

Il prend alors connaissance du dossier de cession d’une entreprise de plats cuisinés à Trouville. Il dépose un dossier de reprise, qui finalement n’est pas accepté.

Mais en discutant avec les dirigeants de cette entreprise, il découvre que l’utilisation des escargots pour les plats cuisinés génère beaucoup de co-produits.

La révélation, c’est de découvrir que 30% du poids de l’escargot est jeté et que ce co-produit coûte, et donc pénalise la rentabilité de l’escargot cuisiné dans l’alimentaire.

 

2011

Parallèlement à son emploi de consultant, Pascal Drevet réfléchit à la manière de valoriser ce co-produit : il s’agit de la partie de l’escargot non utilisée dans la préparation des plats cuisinés, ou plus techniquement nommé l’hépato-pancréas. C’est le fameux tortillon !

Il cherche des infos, des contacts, des retours d’expérience.

Avec en tête, la question de la valorisation de l’escargot et l’envie de reprendre une IAA.

Avec Ivamer à Caen, cabinet spécialiste de la gestion et valorisation des ressources agroalimentaires, Pascal Drevet fait réaliser une étude bibliographique, pour faire le tour d’horizon des différentes valorisations de l’escargot.

Avec les étudiants de l’ESIX de Caen, il approfondit les premières pistes dégagées.

Fort de ces premiers éléments d’étude, il rentre en phase de pré-incubation avec l’incubateur de Caen, Normandie Incubation : via le dispositif EP2I qui est une étape de détection de projets innovants, il peut alors mener les premiers travaux en laboratoire.

Avec le laboratoire spécialisé en émergence de projet innovant en biotechnologie, CBB Développement à Rennes (aujourd’hui, CBB Capbiotek), il fait réaliser les premières extractions d’enzymes, à partir de la chair d’escargot.

Les escargots de l’Odon à Aunay sur Odon, fournissent alors très régulièrement la matière première pour mener les essais.

A l’Université de Caen, Pascal Sourdaine, directeur de l’Institut de Biologie Fondamentale et Appliquée, (aujourd’hui membre du comité scientifique de HPE),  va l’aider à formuler les questions et étudier les réponses : le niveau biotechnologique et scientifique est élevé !

Pascal Drevet se demande alors quelles sont les applications possibles de cette valorisation biotechnologique, pour utiliser les co-produits de l’escargot dans l’alimentaire.

Il missionne une équipe choc, avec les étudiants de l’ESIEE Management : leur étude de marché s’avère très intéressante …

 

2012

C’est un année clé avec la poursuite des travaux en laboratoires :

  • toujours avec CBB Développement à Rennes
  • et aussi avec Probiogem à Lille, laboratoire spécialiste des peptides, qui va poursuivre les travaux de caractérisation des propriétés biologiques.

C’est aussi en 2012, l’occasion de rencontrer de nombreux professionnels de l’alimentation animale, de la nutrition  humaine, de la santé, pour estimer le marché et les attentes des professionnels.

 

Pendant ce temps, le cabinet de consulting, qui l’emploie, est en difficulté et lui signifie son licenciement économique.

En octobre 2012, Pascal Drevet est au chômage mais avec déjà une idée en tête : l’escargot, il y a quelque chose à faire, c’est certain !

 

Biotechnologie, dis-moi tout

En novembre 2012, il intègre l’Incubateur de Caen, « Normandie Incubation »avec l’escargot et la valorisation biotechnologique alimentaire comme base de projet.

Il a 2 ans, pour étudier tous les aspects de la faisabilité de son projet : c’est la phase d’incubation et de maturation, à la fois du projet et du porteur de projet.

C’est très bien, mais il est au chômage !

Pascal Drevet est réaliste : le chemin du créateur d’entreprise est long … il faut donc tenir la distance. Penser en permanence à l’escargot, c’est bien, mais pour l’instant, ça ne nourrit pas !

Dès janvier 2013, il organise son temps en 2 parties :

50% en manager de transition en mission dans des IAA du Grand-Ouest, avec salaire et droits sociaux,

50% pour son projet Escargot, avec zéro revenu.

Au fil du temps, les % évolueront vers 80% sur le projet en 2016 / 20% manager de transition.

Ces expériences extérieures nourrissent également ses compétences, par les échanges avec d’autres professionnels, et enrichissent son réseau, sa capacité à se déployer et sa vision des marchés de la consommation.

 

2013 – 2014 

Ces 2 années-là, Pascal Drevet les passe à faire des tests avec les différents laboratoires, partenaires du projet :

  • Université de Caen
  • CBB Développement à Rennes
  • Probiogem à Lille.

Il teste, re-teste, étudie les processus de fabrication, vérifie la répétabilité et la fiabilité des résultats : il est prioritaire de fixer les étapes de production, de s’assurer de la stabilité des propriétés biotechnologiques, de vérifier que le process est  faisable, que les résultats sont fiables, que la qualité et la traçabilité sont organisables, … bref, en un mot, il faut valider que ça marche !

En parallèle, il creuse les aspects réglementaires, avec un cabinet spécialisé en propriété industrielle, le cabinet Vidon à Rennes.

Les brevets sont déposés fin 2014, avec le cabinet Vidon à Rennes, spécialisé en réglementation alimentaire.

L’incubateur « Normandie Incubation » de Caen l’aide à avancer dans ses différentes étapes, notamment à rencontrer différents interlocuteurs.

Pascal Drevet adhère aussi au Pôle de compétitivité de l’agroalimentaire du grand-Ouest, Valorial, qui l’aide également à nouer les bons contacts et à se former sur les questions plus techniques.

En 2014, son projet est Lauréat du Concours Emergence, du MESR (Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche) : étape majeure, qui permet une première reconnaissance de la qualité du projet. Différentes aides lui permettent alors d’avancer pour renforcer son étude de faisabilité.

Il participe aussi à de nombreux salons professionnels en France, en Europe, en Amérique du Nord, pour valider en live, le concept, les produits, le positionnement et commencer à élaborer des pistes commerciales.

Mais que lui a donc révélé la biotechnologie, de si innovant ?

 

Du projet au Business plan

Depuis 2010, les différentes études réalisées par Pascal Drevet sur l’escargot ont permis de construire un projet innovant.

Jusqu’à présent, la chair d’escargot n’est pas utilisée autrement que pour les plats cuisinés. Et l’escargot est aussi utilisé en cosmétique avec ses mucus, mais à très faible échelle. Or une partie de la chair de l’escargot part en déchet et coûte aux IAA, fabricants de plats cuisinés.

Utiliser le tortillon s’inscrit donc dans une démarche d’éco-conception (ou d’économie circulaire), car elle permet de valoriser ce co-produit.

Comment valoriser ce co-produit ? C’est la question de départ de Pascal Drevet.

L’innovation majeure repose sur la valorisation biotechnologique de l’escargot.

A partir des différentes études menées par Pascal Drevet avec plusieurs laboratoires, il a été révélé que la chair d’escargot contient une richesse en peptides et enzymes, très intéressante.

Les procédés d’extraction mis au point ont permis de tester différentes qualités sur le plan du fonctionnement métabolique.

Et différents tests in vivo (sur des rats) ont permis de valider les propriétés, leur fiabilité, leur stabilité.

Ainsi sont nés 2 produits d’origine naturelle et innovants :

  • Helipept® : hydrolysat peptidique pour prévenir et réduire l’hypertension artérielle
  • Helizym® : cocktail enzymatique pour améliorer le confort digestif

Ces poudres peuvent être intégrées :

  • Dans des compléments alimentaires pour l’homme : en gélules ou comprimés
  • Dans des aliments (croquettes, farines) pour animaux (volailles, porcs, chiens, chats).

 

2015

Cette année-là, tous les clignotants passent au vert, les uns après les autres : la décision de créer son activité se précise !

Mais c’est la conduite, avec les peptides, de tests in vivo sur des rats hypertendus, qui va permettre d’appuyer sur le bouton « start ».

En effet, les essais menés par Etap Lab à Nancy, sont très positifs : la tension systolique de rats spontanément hypertendus baisse de 20 mm de mercure, en comparaison avec un lot témoin et le médicament de référence sur l’hypertension.

A partir de cette validation majeure, la préparation à la création de l’entreprise va s’accélérer : Pascal Drevet peut construire son business plan.

En juin 2015, au concours BioCitech Days, le projet est lauréat catégorie Émergence : encore une fois, c’est une reconnaissance de la qualité du projet, et des nouvelles aides apportées pour avancer.

Décembre 2015 : Création de la SAS HPE Ingrédients, basée à Caen et dirigée par Pascal Drevet.

 

HPE Ingrédients


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